Le 9 novembre dernier à l’invitation de La Cantine, l’association Labo Citoyen, entourée de ses amis et partenaires, annonçait officiellement le lancement de l’initiative « Citoyens Capteurs ». A cette occasion, l’Association Respire et AirParif, ainsi que Jean Paul de Voogt, animateur du blog Citizen Sensing ont pu échanger avec les membres de l’Association Citoyens Capteurs autour des questions liées à la pollution et à sa mesure par les citoyens. Cette soirée a été suivie d’un workshop animé par Gabriel Dulac-Arnold présentant pour la première fois en public les capteurs de NO2 disponibles en openhardware et de particules ainsi que la plateforme IOT Thingstream, disponible quant à elle en opensource et opendata.
Author Archives: Laurence Allard
Annonce / Les capteurs citoyens à la Cantine le 9 novembre
Mai 2011, dans le prolongement de la catastrophe de Fukushima et face au manque de transparence des autorités nippones en matière de mesure, se développait sur le territoire japonnais un des premiers réseau interconnecté de capteurs citoyens, Safecast, visant à mesurer les niveaux de radiation.
Cet évènement majeur, sa médiatisation au delà des sphères technologiques traditionnelles, a confirmé une intuition que nous avions depuis longtemps : à savoir que l’Internet des Objets, celui des capteurs, des commutateurs ou des compteurs intelligents et communicants était en passe d’acquérir la maturité nécessaire pour sortir des laboratoires des grandes entreprises et des grandes universités et se diffuser dans la société, trouvant ses usages et un terreau pour le développement de nombreux projets citoyens ou entrepreneuriaux.
Déballage en vidéo du premier capteur des Citoyens Capteurs à l’Association Respire
Fruit d’une collaboration particulièrement stimulante de six mois entre l’association Respire, l’association Labo Citoyen à l’initiative du projet Citoyens Capteurs et des Appliculteurs, ce projet de recherche et développement vise à mettre à disposition d’associations, d’institutions, d’entreprises ou d’ONG un outil opensource de qualité professionnelle de mesure de la pollution à des prix très abordables ; capteur permettant à la fois de mesurer des niveaux de pollution et de les visualiser en temps réel sur Internet.
Le dispositif communiquant de captation et de mesure de la pollution atmosphérique des Citoyens Capteurs /Respire vise à proposer une solution innovante afin de produire un savoir localisé partie prenante de l’intelligence environnementale. La visée de ce « savoir situé » est d’apporter des éléments contextuels permettant de complémenter la construction scientifique de la mesure de la pollution.
Citoyens Capteurs : technique et politique d’une mesure citoyenne de la pollution
En septembre 2011, L’Organisation Mondiale de la Santé publiait un rapport intitulé «Relever le défi mondial de la pollution atmosphérique1» mettant en évidence que ce type de pollution était en train d’atteindre au niveau mondial des niveaux dangereux pour la santé.
Dans ce rapport, le Dr Maria Neira, Directeur du Département Santé publique et environnement de l’OMS déclarait : «La pollution atmosphérique est un grave problème de santé et nous devons absolument redoubler d’efforts pour en atténuer les répercussions. (…) Si nous contrôlons et gérons l’environnement correctement, nous pouvons réduire considérablement le nombre de gens qui souffrent d’affections respiratoires et cardiaques, et de cancer du poumon. Partout dans le monde, l’air des villes est souvent pollué par les gaz d’échappement, la fumée des usines ou la suie des centrales électriques qui fonctionnent au charbon ».
Selon l’ADEME, qui constate que le niveau d’émission de pollution est globalement en baisse en Europe, l’Agence avance tout de même que chaque européen réduit son espérance de vie d’un an à cause de ces polluants.
L’un des adjectifs le plus souvent associé à celui de pollution atmosphérique est « invisible ». Dans les 15 mètres cubes d’air respirés chaque jour par un adulte, il se trouve quantité de produits dangereux pour la santé que nous ne pouvons pas voir, pas sentir, etc.
C’est sans doute là, sans jeu de mot, que la problématique de la transparence est la plus importante : si le public est globalement bien
informé des niveaux d’émission de pollution au niveau global, l’enjeu se situe plutôt au niveau de ces 15 mètres cubes. Pour lever l’invisibilité cette menace qui la rend parfois très abstraite, il apparaît nécessaire de sortir de cette dialectique de l’invisibilité, celle de la menace, et de l’opacité ou à tout le moins de l’abstraction de la mesure qui se situe au niveau d’un territoire parfois extrêmement étendu.
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